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Bancs de sable en Baie de Somme

Il se passe toujours quelque chose de particulier pendant les grandes marées. En baie de Somme, on découvre les incroyables dessins géométriques des bancs de sable.

Marc Chesneau Photographe Baie De Somme Banner

Le spectacle est à la fois poétique et graphique. Le lit de la Somme rejoint la Manche entre le Crotoy et Saint-Valéry-sur-Somme, mélangeant eau douce et eau salée. De gigantesques tourbières bordent ces eaux saumâtres.
Ravissement pour les yeux garanti dans l’une des plus belles étendues sablonneuses de l’hexagone.

La baie de Somme se trouve sur le littoral nord des côtes françaises. Elle est constituée essentiellement de vasières et mollières. Elle est renommée pour être un haut lieu ornithologique avec notamment son célèbre parc du Marquenterre.
Côté relief, c’est plutôt du genre… plat et la zone est très vaste 70km2. Les paysages se renouvellent à chaque mouvement de marée. D’un point de vue photographique, on peut bien évidemment traiter le sujet du sol, à hauteur d’homme, mais il est nécessaire de prendre de la hauteur pour révéler tout le potentiel et apprécier le graphisme de l’estuaire. A marée basse, on peut alors profiter d’un espace quasi infini où l’horizon semble s’étendre à perte de vue et c’est là tout l’intérêt de l’utilisation d’un drone.

Pour voler en drone en baie de Somme, il faut vraiment assimiler que le danger est permanent.

Outre les avions touristiques ou hélicoptères qui survolent la baie au plus bas, elle est également un milieu très favorable pour les oiseaux. Ils y trouvent le gîte et le couvert. Il faut donc rester très vigilant sur leur présence et composer les vols avec. Certains jours, les oiseaux semblent bien disposés et ne posent pas de problème, aucune agressivité à relever envers le drone. D’autres fois, il faudra développer une stratégie de vol pour arriver à détourner leur attention de l’engin.
Bien entendu, nous sommes dans leur zone de vie et l’espace aérien ne nous appartient pas, il faut vraiment éviter tout rapprochement et voler le plus loin possible des regroupements et nichées et ne pas troubler leur repos. La meilleure des sécurités consiste à voler le plus haut possible (150 mètres revus à 120 mètres cette année avec l’application de la législation européenne), les oiseaux étant très souvent bien occupés à chercher à manger sur les bancs de sables ou vasières.

Pour se lancer dans la photographie par drone, il est incontournable d’être déjà correctement formé à la photographie “terrestre” et maîtriser le triangle d’exposition.

Côté matériel, j’utilise un aéronef télépiloté (c’est l’appellation officielle pour drone :-)) DJI mavic pro 2. Un classique du genre qui se révèle vraiment puissant et performant notamment grâce à son capteur CMOS 1″ et son optique Hasselblad.
Je shoote toujours en raw et en manuel. J’ajuste en permanence l’exposition en fonction de mon sujet principal pour trouver le meilleur équilibre qualité d’image / exposition.
Je travaille généralement entre 100 ou 200 iso. La vitesse d’obturation est fonction du vent, de la hauteur sol de la prise de vue et bien entendu de mon sujet. (immobile ou mobile). Le drone étant particulièrement stable, on peut osciller entre 1/125e et 1/500e.

Officiellement une batterie de Mavic pro 2 vous donne une autonomie de 31 minutes de vol. Bien entendu, selon les conditions météo (vent soutenu ou non, températures froides ou non), vos déplacements et trajectoires plus ou moins longues, la batterie vous offrira forcément moins que ces 31 minutes de vol officielles. 23 minutes en moyenne avec une petite marge de sécurité.

Le pilotage du drone absorbe vraiment toute mon attention une fois en l’air.

Il faut donc bien préparer ses trajectoires et déterminer ses objectifs avant décollage pour établir au mieux son plan de vol.(Google Earth est votre ami mais surtout Géoportail et sa carte des restrictions pour drone !) Les pauses en vol stationnaire pour les prises de vue sont ainsi bien anticipées et exécutées sereinement sans stress. Il m’arrive parfois de voler avec une lumière très forte et basse du matin. Le reflet des rayons sur l’eau est alors très aveuglant, même sur l’écran de pilotage. Il est alors très difficile de repérer les zones intéressantes en volant face soleil. Pour compenser ce désagrément de vol, je dois alors “avancer en marche arrière” pour obtenir une bonne visibilité.

Entreprendre un vol, c’est prendre connaissance de tous les renseignements disponibles et utiles au vol projeté dont l’étude attentive des bulletins et prévisions météorologiques.

Petit rappel mais pas inutile : “un drone ne se conduit pas d’une façon négligente ou imprudente pouvant entraîner un risque pour la vie ou les biens de tiers.” C’est écrit dans toutes les formations drone et semble évident mais on observe bien souvent des comportements à risques dans la réalité.

Vidéo primée au Wonder France Festival 2021

France 3 Hauts de France en parle à partir de 11 min 20 secondes