Pendant cette période particulière du coronavirus, les abeilles ne sont pas confinées. Elles travaillent au grand air sans masque depuis des années avec pourtant des menaces chimiques bien réelles…
Mercredi 18 mars, Coronavirus, un matin pas comme autre
Dimanche 15 mars : Fermeture obligatoire des cafés restaurants et lieux de rassemblement liée à la propagation du virus Covid-19.
Premiers pas vers le confinement.
Il fallait s’y attendre, la mesure arrive même certainement un peu tard, mais il faut en passer par là.
Je décide d’aller sur Paris pour photographier la prise de conscience des parisiens et touristes.
Sur l’esplanade du Trocadéro, il fait beau, trop beau peut-être. Ce n’est pas la foule des grands jours mais ça ressemble aux premières sorties de printemps. Nous sommes dimanche et les gens profitent du soleil pour se poser en famille ou amis dans les jardins du Trocadéro. Certains bronzent, d’autres discutent et boivent l’apéro.
Insouciance totale de ce qui nous attend.
Mercredi 18 mars : 1er jour de confinement total des français
Le ton du discours du président Macron est monté d’un cran. Le confinement total est annoncé. Des contrôles de police feront barrage aux récalcitrants. Il faut dorénavant justifier sa sortie à l’extérieur par un formulaire d’attestation de déplacement dérogatoire dont je ne comprends toujours pas l’utilité.
C’est le premier jour de confinement et ce matin je tente une percée dans Paris avec une lettre de mission de mon collectif de photographes. Après il sera sans doute trop tard pour être autorisé à circuler même avec un ordre de mission bien appuyé. Après 4 contrôles de police, j’arrive sans encombre dans le Paris 16.
Esplanade du Trocadéro
3 jours après, l’ambiance n’est plus la même. Je suis quasiment seul, un autre photographe immortalise le moment au moyen format argentique.
Quelques rares personnes traversent cette dalle de marbre, justifiant leur passage aux brigades de police mobiles.
“J’habite dans le quartier, je vais faire mes courses”,”Je fais mon footing matinal”.
La circulation au pont d’Iéna est quasi nulle.
Montmartre
Je décide d’aller sur la butte Montmartre, habituellement un haut lieu touristique parisien.
Les oiseaux chantent, aucune voiture dans les rues, un silence inhabituel et presque inquiétant quand on sait ce qu’il se trame pour la population. J’arrive place du Tertre… vide et vidée. Belle comme on se l’imaginait, la silhouette des arbres reprennent possession de la place et structure merveilleusement bien l’endroit. Les pavés n’ont jamais été aussi visibles.
Quelques runners et vélos passent. Certains s’arrêtent pour immortaliser le moment que l’on croit innocemment unique.
Je poursuis mon chemin jusqu’aux jardins de la Butte Montmartre sous le Sacré-Coeur.
Ce n’est plus une surprise maintenant tout est vide, un silence urbain et apaisant m’entoure, les passereaux chantent le printemps et on les entend ! Les bancs attendent désespérément leurs hôtes.
A l’horizon des immeubles et logements à perte de vue avec autant de gens confinés. Mon esprit pourtant conscient s’interroge, “mais où sont ils ?” La barrière des façades de béton est un masque de réalité pas virtuelle. Le confinement est bien là.
Jardin des Tuileries
Je me dirige alors vers le jardin des Tuileries. Il fait chaud aujourd’hui, déjà 17 degrés.
Les arcades de la rue de Rivoli sont désertées et pourtant ensoleillées.
Les sans domiciles fixes sont encore un peu plus seuls. Leurs mains tendues vers le ciel resteront sans réponse pendant longtemps. Je ne peux photographier cette scène insoutenable. Je sors un billet de mon portefeuille et lui tend. Lui ai-je donné 10 euros ou lui ai-je transmis le coronavirus ? Je ne sais pas, et je ne veux pas savoir, tout est ambigu.
Je reprends mon chemin vers les jardins des Tuileries. Je suis accueilli par la faune locale. Une corneille peu farouche postée sur un muret me signifie que les animaux peuvent enfin reprendre possession de leur nature, la faune humaine ayant déserté les lieux.
Les perspectives des jardins sont belles et se suffisent.
Place de la concorde – Champs Elysées
Je termine mon périple par place de la Concorde et remonte les Champs Elysées où la circulation est encore bien présente.
Je rentre chez moi, il est 13h00, sentiment partagé d’avoir vécu ce moment, destination confinement.