Par définition, la photo minimaliste doit être simple de lecture, imposer une géométrie, un sujet, une couleur.
La photographie de concert
Vous aimez la musique ? vous aimez les concerts ? vous êtes photographe amateur dans l’âme ?
Vous rêvez de ramener de belles photos de scène de vos artistes préférés ? Si vous cumulez l’envie et la passion, c’est bingo, il faut vous lancer.
Bienvenue dans le monde la photo de concert !
Quel matériel faut-il pour photographier les artistes en concert ?
Premièrement, la photographie de concert est une discipline photographique qui demande forcément de maitriser un tant soit peu les réglages de son boitier. Que ce soit un ancien reflex ou un hybrid récent, la technologie change mais la loi de la lumière reste la même ! Il vous faudra maîtriser le triangle d’exposition avant de vous lancer en bas de scène. Comprendre quelle priorité il faudra utiliser, diaphragme ou vitesse ?
Si vous hésitez encore, ma formation peut vous aider à comprendre les bases pour avancer plus vite et enfin vous donner les réponses qui vous bloquent techniquement.
Le plus important ce sont les optiques, il vous faudra de suite opter pour des zooms standards de grande ouverture :
- Un 24-70mm f/2.8 et un 70-200mm f/2.8
Oubliez la version plus modeste qui ouvre à f/4, vous allez avoir besoin de lumière toujours et encore ! Ce kit standard gagnant f/2.8 mais néanmoins lumineux sera le meilleur compromis range focale / luminosité. De plus ce sont des optiques très couramment utilisées pour d’autre disciplines photographiques. Ce sera donc un achat très utile et rentable ! c’est garanti.
Vous couvrirez ainsi le grand angle 24mm pour des prises de vue large de scène ou des portraits bas de scène très dynamiques si l’artiste vient se pencher au-dessus de vous. Attention d’ailleurs au portrait dit « trou de nez » qui ne met guère en valeur votre artiste préféré ! vous aurez compris pourquoi, la contre plongée grand angle n’est pas forcément flatteur.
A l’inverse avec votre 200mm vous pourrez faire de jolis portraits serrés qui traduiront de belles émotions artistiques avec un flou d’arrière plan plutôt flatteur.
L’idéal est d’avoir deux boitiers avec soi autour du cou. L’un monté avec le 24-70mm et l’autre avec le 70-200mm. Vous pouvez ainsi à tout moment switcher d’une optique à l’autre selon l’activité qui se déroule sur scène ou votre intention photographique.
Pas de compromis, vous pourrez tout faire. Pour les transporter ces deux boitiers avec vous, utilisez des sangles classiques ou préférez un harnais.
Si les zooms ne sont pas vos jouets de prédilection, le monde merveilleux du parc des optiques fixes s’ouvre à vous !
Ahhhhhhhh les optiques fixes… quand on met le doigt dessus, on n’en sort plus, je vous préviens. Il y en aura pour tous les goûts, exigences et toutes les bourses.
On peut recenser les classiques suivants :
- un fisheye 15mm f/2.8, un 20mm f/2.8, un 24mm f/1.4, un 35mm f/1.4, un 50mm f/1.4, un 85mm f/1.2, un 135mm f/2 ou pourquoi pas un 300mm f/2 !
De quoi faire du sur mesure. Ces optiques fixes sont généralement de meilleure qualité que les zooms et surtout plus lumineuses ! Et la lumière en photos de concert, au risque de me répéter, c’est important. On se retrouve souvent dans des salles obscures mal éclairées où les lighteux travaillent la lumière pour les yeux des spectateurs mais pas pour les capteurs des photographes. La quantité de lumière est souvent très faible et on doit ouvrir au maximum le diaphragme de l’objectif pour pouvoir shooter au 125e/s ou 250e/s.
Au-delà de la scène, les optiques fixes lumineuses vous aideront également à réaliser par exemple, un portrait improvisé en back stage. Là où un zoom classique s’essoufflera et vous laissera sur le bord de la route avec ces f/4 ou f/2.8, une optique fixe de type 85mm f/1.2 pourra sortir un portrait figé sans peur d’une montée excessive dans les iso.
Conseil : Si vous travaillez classiquement en kit zoom 24-70mm f/2.8 et 70-200mm f/2.8, il est de bon goût d’avoir avec soi un petit 50mm ou un 35mm f/1.4 à tout faire. Une sorte de roue de secours permanente à portée de main dans le sac.
Vous l’aurez compris, le diaphragme de l’optique est souvent à l’ouverture maximale en concert pour faire rentrer un maximum de lumière car côté shutter, il faut miser sur du 125e/s minimum et plus selon l’activité de l’artiste sur scène. Un artiste planté derrière un micro ne bougeant presque pas sera figé au 125e/s. En revanche avec un métalleux en plein délire, il faudra envisager du 500e/s minimum. Vous aurez donc à adapter votre vitesse d’obturation selon l’artiste et son envie, ou pas, de danser sur scène.
La lumière dans un concert retransmis à la TV
Eh oui, ça arrive, certains concerts ou spectacles ou festivals seront pour un soir diffusés en direct à la TV. Et là ca change tout, les lighteux deviennent des demi-dieux pour vous et votre boitier !
La lumière est suffisamment forte pour travailler à 1600 iso et à f/5. Tout est homogène, les back lights sont très bien compensées en façade, votre sujet est éclairé avec une poursuite, bref un régal ! On travaille enfin sereinement et c’est un véritable confort visuel pour les spectateurs. Mais pourquoi tous les concerts ne sont pas comme ça ?!! Savoir faire de la lumière est un véritable métier.
Hélas, on rencontre beaucoup plus le fameux mélange détesté de tous les photographes… le “bleu orangé” qui forme un joli yaourt sur la peau de l’artiste…
Il faut donc savourer les concerts où vous aurez de très bonnes conditions de lumière grâce à la TV.
Personnellement je photographie de plus en plus en optiques fixes, l’expérience de l’activité permet d’être moins polyvalent mais mieux armé et de mieux anticiper les moments à “optiques fixes”. Sur un festival de musique, l’activité ne se passe pas que sur la scène, il y a une foule de détails à prendre pour restituer l’ambiance avec les festivaliers et les bénévoles. Ouvrez les yeux !
Au niveau des boitiers, que vous ayez un reflex ou un hybrid dernière génération, l’essentiel est une bonne tenue dans les hauts isos. Beaucoup de concerts se shootent à 4000 iso. Dernièrement sur un spectacle d’une scène nationale française j’étais à 12 800 iso pour 1/250e à f/1.7. ça frise l’entendement d’éclairer aussi faiblement… Autant vous dire que pendant le spectacle je n’avais qu’une idée en tête, engueuler le lighteux pour qu’il booste ses curseurs ! il s’agissait d’une prestation pro et je n’aime pas donner des fichiers de 12 800 iso à un client.
Et le côté légal ?
Inutile d’acheter une place de concert et de prendre son appareil photo dans la poche. Eh non, c’est pas bien Msieur, c’est pas comme ça qu’il faut faire !
Il faut des autorisations pour photographier. Idéalement, il faut contacter la production du concert plusieurs semaines avant le live. Vous serez souvent redirigé vers le service communication ou presse du festival pour demander une accréditation photo. C’est le moment de sortir votre cv et pedigree. Votre motivation sera mise à rude épreuve pour obtenir le sésame, l’accréditation presse ! Eh oui vous ne serez pas le seul à faire cette demande et l’organisation passera au crible chaque demande. Qu’on se le dise, si vous représentez un media national ou régional, vous aurez beaucoup plus de chance qu’en étant simple particulier. Il faut montrer l’intérêt de vous accréditer par les retombées médiatiques que vous pouvez engendrer. Il faut parfois détailler les articles envisagés qui relayeront le spectacle, avec le nombre de signe, photos, nombre de vues s’il s’agit de web etc… En gros il faut répondre à la question suivante : quel est l’intérêt de la production à vous accréditer ? Si vous avez la réponse c’est certainement gagné, si non passez votre chemin et visez un concert à dimension plus local.
L’accréditation en poche, cela ne vous donnera pas le droit de tout faire au sein d’un concert. Il y a souvent des zones d’accès. Un pass photo vous donnera peut-être le droit de photographier en bas de scène pendant les 3 premiers titres mais pas un accès back stage, ni un accès scène.
Si vous cherchiez une telle zone, il faut le prévoir en le demandant en amont. Ces accès sont encore plus restreints et donner au compte goutte. Il sera souvent réservé au photographe officiel de l’artiste qui le suit sur sa tournée par exemple.
Lors d’un festival, il n’est pas rare d’avoir accès au bas de scène pour les trois premiers titres seulement et pouvoir toujours photographier après dans le public. Ces endroits sont souvent l’occasion de faire de belles photos d’ambiance, fans en délire et artiste sur scène. Autrement dit ne partez pas en boudant à la fin du 3ème titres, optiques bouchonnées et tête basses, il y a encore beaucoup de travail en perspective !
Dernière petite précision, l’autorisation officielle de pourvoir photographier sur un concert n’est pas une autorisation de droit l’image de l’artiste. En clair, Ce pass photo ne vous donne aucune autorisation de diffuser les photos que vous venez de prendre. Ne pas confondre le droit de photographier et le droit à l’image. Si vous diffusez votre travail en presse via une agence qui vous représente ou même en direct avec un titre, c’est bien le diffuseur qui doit s’acquitter de ce droit à l’image via une demande d’autorisation auprès de l’artiste ou son encadrement.
Belle ou mauvaise lumière, que ce soit en musique électro, en concert de jazz, en variété, dans le rap, la musique ouvre l’esprit à tous les styles. Il y a toujours de quoi s’amuser avec la photo de concert. Belles photos à vous !