Avec ce GFX100S II et ce GF500mm, le monde de la photographie sportive et animalière est à portée de main en moyen format.
Test du Fujifilm GFX100S
Le Fujifilm GFX100S est disponible ! Il est bien là, il est bien arrivé en France, autant le dire tout de suite, c’est LE BOITIER MOYEN FORMAT qui bouscule le milieu photo en ce printemps 2021.
D’une taille raisonnable, il affiche une très haute résolution de 100 millions de pixels, le tout stabilisé 5 axes !
Ce boitier hybride moyen format reprend les caractéristiques de son grand frère le gfx100 en étant beaucoup plus compact et moins cher.
Même si Fujifilm n’est pas présent sur la gamme des boitiers plein format 24×36, ce dernier semble pourtant bien déclarer la guerre en n’hésitant pas à toiser ce format d’un slogan « More than full frame » – Au-delà du plein format !
Pour le prix d’un boitier 24×36 haut de gamme, vous pouvez maintenant rentrez dans la gamme du moyen format !
Du GFX100 au GFX100s
La série GFX après avoir été lancée en 2017 compte désormais sur 4 boitiers et 13 optiques (zooms et fixes confondus). Le GFX50S le GFX50R, le GFX100 et le GFX100S.
Le fleuron de la gamme, le GFX100 a, avouons-le, deux défauts majeurs, son prix 11 000€ et son poids 1 400grs.
Avec le GFX100s, Fujifilm fait fort avec une réduction de l’encombrement d’environ 30%, un gain de poids de 500 grs – boitier nu de 900 grs pour un tarif ramené à 6000 €. Même si le prix reste élevé pour un amateur, n’oublions pas qu’il s’agit d’une gamme pro et que cela redéfinit l’accessibilité de la qualité du moyen format numérique. Un sacré coup d’épée de Fujifilm qui va certainement donner un bon coup de boost à la gamme GFX pour son déploiement en milieu pro.
Et le capteur ?
Comme son nom l’indique le capteur fait rêver avec ses 100 millions de pixels. Il mesure 43,8 x 32,9 mm. Comparé à un capteur plein format, nous sommes 1,7 fois plus grand !
Ce capteur ne se résume pas seulement aux 100 Mpx, l’héritage du savoir-faire Fujifilm en matière de colorimétrie nous donne surtout un fabuleux capteur Cmos (à détection de phase qui couvre presque l’intégralité du cadre) tout en nuances. Et quand je dis tout en nuances, c’est vraiment un autre monde. On récupère de fins détails qui donnent aux images un rendu de la réalité de plus en plus poussée. Personnellement c’est vraiment ce que j’apprécie le plus, la dynamique du capteur, mes images sont presque parfaites dès le raw.
Les fichiers font 11648 x 8736 pixels. Je vous conseille d’utiliser le format raw compressé pour réduire le poids et de ce fait augmenter le nombre de photos sur vos cartes mémoire.
Le capteur CMOS rétroéclairé est couplé au processeur X-Processor 4, capable d’enregistrer des images RAW en 14 et 16 bits. La stabilisation 5 axes assure de gagner jusqu’à 6 stops (contre 5,5 stops sur le GFX 100).
La plage iso native est comprise entre 100 iso à 12800 iso. Elle est extensible de 50 iso à 102400.
Les images sont de manière générale assez douces et très détaillées. Même en lumière difficile comme en intérieur, en salle de concert par exemple, le boitier accroche bien.
Test 6400 iso et optique GF30mm (équiv.24mm FF)
Commençons par les hautes sensibilités… vous trouverez un petit test maison avec la photo ci-dessous. Il s’agit d’une photo brute non retouchée. A gauche la photo dans son intégralité prise avec le GF30mm f/3.5 à f/6.4, 13 secondes de pose à 6400 iso. Sur la partie droite, deux crops à 100% non traités. Je vous laisse apprécier la bonne tenue de bruit et grain sur, je le rappelle, 100 mégapixels.
Vous pouvez bien sûr utiliser la fonction réduction de bruit de Lightroom ou autres logiciels, le fichier devient très vite ultra propre.
Astuce : Si vous n’avez pas besoin des 100 Mégapixels, et vous que vous deviez, admettons, livrer des fichiers HD de 20 mégapixels, le bruit sera de part la réduction de taille encore réduit de fait. Il faut y penser, le bruit visible à 100 mégapixels ne sera pas le même perçu à seulement 20 Mégapixels ! Sur un fichier ramené à 20 mégapixels, le bruit sera encore un peu plus absorbé et invisible sur un tirage papier.
Test 100 iso et optique GF30mm (équiv.24mm FF)
Test à 100 iso avec le GF30mm à f/7.1 – 1/170s +1IL. Même condition, photo brute pas d’accentuation.
Test 320 iso et optique GF80mm f/1.7 (équiv.63mm FF)
Test à 320 iso avec le GF80mm à f/8 – 1/125s +1IL. Même condition, photo brute pas d’accentuation.
GFX100S, S comme Studio ?
Même si ce boitier arbore un S comme studio, son poids bien géré, son encombrement maîtrisé et sa tropicalisation complète en font un boitier robuste en alliage de magnésium utilisable en reportage jusqu’à -10°c.
Je l’utilise en concert ou en reportage industriel sans aucun problème. Couplé au GF80mm f/1.7, l’optique la plus lumineuse de la gamme GF, on obtient un outil très polyvalent où l’ouverture maximum est utilisable sans hésitation. On peut ainsi obtenir de jolis flous pour du portrait ou des fichiers plus marqués pour de belles matières.
Autofocus performant ?
L’autofocus à été amélioré lui aussi, permettant d’utiliser le boitier pour des sujets sportifs ou animaliers. Le déclencheur mécanique est plafonné à 1/4000 s ou 1/16 000 s pour l’obturateur électronique. 3,76 millions de points AF sont ainsi répartis sur la quasi-totalité du capteur. Faire le point en 0,18 secondes et ce jusqu’à -5,5IL en condition de très faible lumière n’est pas un problème. La rafale en mode AF-C monte à 5 images/seconde – enregistrement de 42 JPEG ou 16 RAW compressés avant de saturer le buffer.
Conclusion
Vous l’aurez compris, je suis totalement séduit par l’utilisation de ce boitier, bonne taille, bonne prise en main, ergonomie générale, bon poids, qualité d’image superlative, parc d’optiques grandissant, stabilisation efficace, bonne accroche, batteries compatibles avec le X-T4…
Les images sont de manière générale assez douces et très détaillées. Même en lumière difficile comme en intérieur, en salle de concert par exemple, le boitier accroche bien.
Attention, si vous avez la chance d’en essayer un et de goûter au système GFX, il sera difficile de ne pas vouloir en posséder un. Vous serez prévenu ! ça m’a pris 2 ans mais j’ai craqué et la marche arrière n’est pas envisageable.
Regardez l’interview découverte consacrée au système GFX et à l’un de mes projets photographiques “Rencontres en forêt”.